Clémentine a commencé sa carrière discrètement en France à la fin des années 80. Elle a ensuite signé avec une maison de disques japonaise renommée, lançant ainsi sa carrière de chanteuse française sur le marché japonais. Son répertoire original et ses nombreuses reprises élégantes ont rapidement séduit le public japonais, lui permettant de se faire un nom dans l’industrie musicale au Japon.
En collaboration avec l’exposition « C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones » à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, nous nous penchons en détail sur chacune des histoires présentées.
Pour ceux d’entre nous qui vivent dans cette culture, le timbre de voix, la couleur musicale, et la référence à Saint-Tropez nous transportent aux années 60 enchantées. Brigitte Bardot, le soleil, Geneviève Grad, les voitures décapotables remplies d’adolescents bronzés…
En revanche, au Japon, l’enjeu est presque existentiel. Cette chanson raconte une autre façon de vivre. La Côte d’Azur accessible par autoroute, six semaines de congés payés, une liberté singulière et séduisante pour ceux qui ne vivent pas en Europe occidentale.
C’est ce que Clémentine raconte depuis quelques décennies. Cette chanson de 1992, issue de l’album « Vol 270 pour Tokyo », n’est jamais sortie en France car Clémentine est une chanteuse française, mais seulement au Japon.
### Une France archétypale avec le Brésil de la bossanova et le jazz d’un club idéal new yorkais
Arrêtez d’être Français, essayez d’être Japonais. Ce que vous entendez, c’est la France la plus désirable. Une France douce à vivre, baignée de soleil et de liberté. Syracuse, l’un des plus beaux classiques composés par Henri Salvador, dans l’album « Les Voyages » de Clémentine paru en 2000, mélange la France archétypale avec le Brésil de la bossanova et le jazz d’un club idéal dans le New York mythique.
Clémentine a sorti une quarantaine d’albums, dont le premier 45 tours en 1988 en France. A l’époque où Patricia Kaas connaissait le succès avec « Mademoiselle chante le blues », une maison de disques pensait qu’une fille chantant du jazz n’était pas absurde.
Cependant, le disque n’a pas bien marché. Passionnée de jazz, Clémentine Mitz, fille d’un amateur de jazz, enregistre alors un album sur un label indépendant.
En 1988, à Paris, l’album « Continent Bleu » signé par le saxophoniste Johnny Griffin et la chanteuse Clémentine voit le jour. Un album de jazz mainstream d’une grande élégance, illuminé par la voix veloutée de Clémentine. L’album est un succès au Japon, où le jazz est très populaire. Sony Japon a alors une idée : et si Clémentine enregistrait directement pour ce marché ? C’est le début d’une histoire extravagante…
Dans cet épisode de « C’est une chanson qui nous ressemble », vous pourrez entendre des extraits de :
– Clémentine, « Saint-Tropez », 1992
– Clémentine, « Syracuse », 2000
– Clémentine, « Absolument jazz », 1988
– Clémentine, « Un après-midi à Paris », 1989
– Clémentine, « Quel temps fait-il à Paris? », 2021
– Clémentine, « Etoile et toi » (BOF Kizumonogatari Part 2: Nekketsu), 2016
– Clémentine, « Quel temps fait-il à Paris? », 2021
Vous pouvez approfondir cette chronique avec le livre « C’est une chanson qui nous ressemble » des éditions du Patrimoine.
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Source de l’article : Francetvinfo